C’est mon épouse, Corinne, qui prit l’initiative d’ouvrir une petite épicerie bio en avril 1994 dans notre maison de la rue de Chapelle à Trazegnies.
Le magasin était encore plus petit qu’aujourd’hui et n’était ouvert que le samedi.
Elle consacrait une grosse partie de son temps au maraîchage bio. C’était une pionnière à cette époque.
Elle décida d’appeler son magasin « Le Grain de Sénevé » en référence aux paraboles bibliques :
(Marc 4:30-34) Il dit encore : A quoi comparerons-nous le royaume de Dieu, ou par quelle parabole le représenterons-nous? Il est semblable à un grain de sénevé, qui, lorsqu’on le sème en terre, est la plus petite de toutes les semences du monde. Mais, lorsqu’il a été semé, il monte, devient plus grand que tous les légumes. Il y monte des branches si grandes que les oiseaux du ciel peuvent habiter sous son ombre.
(Matthieu 17:20)
C’est à cause de votre incrédulité, leur dit Jésus. Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne : Transporte-toi d’ici là, et elle se transporterait ; rien ne vous serait impossible.
Corinne, n’était pas du tout croyante, mais elle avait prit le temps de lire le Coran et la Bible. Elle trouvait que la parabole du Grain de Sénevé (= moutarde) correspondait le mieux à sa démarche : partir de quelque chose de tout petit (= le bio à l’époque qui était considéré comme quelque chose d’assez marginal) et qui allait devenir très grand (le bio n’a cessé de se développer par la suite).
Elle n’eut pas le temps de voir sa prophétie se réaliser, elle fut emportée par un cancer du sein en 1997.
A l’époque, j’étais rédacteur à La Poste. Mes enfants avaient 7, 10 et 12 ans. Je pris le pari fou de maintenir son activité pour la développer par la suite.
Autodidacte, j’ai pris plaisir à partager sous forme d’atelier mes apprentissages dans différents domaines. Et en 2009 je démissionnais (avec soulagement) de La Poste.